Ces moulages de pieds bandés d’une femme adulte et chaussures de soie chinoises témoignent d’une pratique esthétique ayant eu cours en Chine entre le 10e et le 20e siècle. Ces objets furent rapportés par Charles Piton de la Mission de Bâle et déposés au Musée des Missions dont les collections ont rejoint celles du MEG à sa création.
Bander les pieds des femmes chinoises pour les empêcher de grandir est une tradition apparue dès la fin du 10e siècle. Elle ne disparut qu'après la chute de l'empire (1911). Cette pratique douloureuse donnait aux pieds une dimension érotique et distinguée, en les faisant ressembler à des boutons de lotus, ou des "lotus d'or" (jinlian 金蓮).
L’origine de la pratique remonte à la légende d’un empereur de la dynastie Tang (tangchao 唐朝) qui aurait demandé à sa concubine de le séduire en se bandant les pieds pour mieux danser.
La taille idéale était d'environ 8 cm, notre «taille 14». Le bandage des pieds d'une fillette commençait vers ses 5-7 ans et donnait lieu à une fête de famille. Ces chaussures devinrent aussi des objets de cadeau, notamment d'une fiancée à sa future belle-mère.
Cette pratique, propre à la société Han, resta strictement interdite aux femmes d'origine mandchoue.
Type: Accessoire
Matériaux: Plâtre
Date: Vers XIXe siècle
Collecteur(s): Charles Piton
Période: Période chinoise dite de la « Dynastie Qing »
Origine: Chine
Lieu d'origine:
Région de Canton
Description de la ressource:
Plâtre, soie
Format: Haut. 19 cm ; long. 11 cm ; larg. 6 cm
Numéro d'inventaire: ETHAS 005045
Quand l’art et la nature révèlent l’amour et le désir, naît un jeu de séduction entre les créations et celles et ceux qui les regardent. Une parade amoureuse qui se raconte au cœur de Genève.